Dégustation de vins à l’aveugle

bouteilles de vin

Déguster à l’aveugle, c’est à dire sans savoir de quoi il s’agit me plaît beaucoup, du moins avec les premières gorgées. Parce que j’aime aller à la rencontre du vin sans information au préalable ! Tout comme dans les rapports humains, on découvre quelqu’un et on ressent – ou pas – des affinités au fur et à mesure du moment partagé. Avec le vin, il me plait de me sentir aussi libre ! A l’aveugle, les conditions sont optimales pour déguster du vin de Bordeaux ou d’ailleurs, et être ensuite capable de donner son point de vue objectif,  faire un bon commentaire de dégustation ou du moins essayer de mémoriser les sensations procurées dans un coin du cerveau.

Pourquoi déguster les vins à l’aveugle ?

Pour mettre tout le monde à l’aise avec la dégustation !

Je reçois trop de groupes ou des couples en atelier d’initiation à la dégustation, ou lors de sessions de dégustation pour amateurs, pour avoir remarqué qu’il y a invariablement quelqu’un qui se présente en disant qu’il – ou elle le plus souvent – ne connait rien au vin, et se trouve tellement ignorant qu’il ne sent pas autorisé à s’exprimer. C’est justement ce genre de personne que j’ai plaisir à recevoir ! Car je sais qu’elle repartira contente, contente de s’être rendue compte que finalement il n’y a pas tant d’écart entre elle et les autres, et surtout qu’elle a été capable de parler du vin, parce que comme tout un chacun, elle a un goût propre, et qu’il suffit de laisser exprimer ses émotions, sans avoir peur du ridicule.

Accueillir le vin simplement

La forme de la bouteille, la marque commerciale, le château, l’AOP, la mention du cépage, le millésime … Tant d’informations sont données seulement en regardant une bouteille de vin ! Et d’autant plus si l’on est du sérail. Je préfère déguster sans à priori, je ne m’attends à rien, je déguste les vins en fonction de mon ressenti et de mes goûts. Uniquement. Par contre, pour déguster dans de bonnes conditions, les vins doivent être chambrés à bonne température, et soigneusement aérés, pour favoriser leur expression aromatique. En dégustation comparative, tous les vins sont transvasés au préalable dans des bouteilles de forme et de couleur identique, rien ne les distingue d’autre que le goût ressenti.

Mes dégustations à l’aveugle réussies

Il y en a plein, elles ont en commun de bousculer mes repères et me rappeler sans cesse, qu’avec la dégustation il faut rester modeste, très modeste ! Car malgré des connaissances, beaucoup de paramètres entrent en jeu, y compris l’atmosphère et son propre état de forme du moment.

photo de verres de vin blanc

Vieilles eaux de vie

Rhum, whisky, Armagnac, Cognac, ont en commun sur cette séance d’être vieux. Comme tout le monde le sait, je suis Gersoise, je ne manque pas une occasion de parler de mon Gers natal ! Il y a quelques temps, Les 7 péchés Capiteux à Vic Fezensac, à l’occasion du traditionnel concours de dégustation festif du 11 Novembre nous ont proposé une dégustation à l’aveugle de ces 4 eaux de vie. Je suis fille & petite fille de producteur d’Armagnac AOC Ténarèze, je me sentais assez sûre de mon coup pour retrouver l’Armagnac, pourtant ce n’était pas simple du tout, ces 4 alcools avaient des points communs, véritablement  je n’aurais jamais cru trouver autant de similitudes avec des produits pour certains assez éloignés !

Jury de dégustation pour Terre de Vins

J’ai particulièrement aimé cette session qui pour le Millésime 2012, cherchait à classer les meilleurs vins des AOC de Bordeaux de renommée internationale. 20 échantillons de vins AOC Margaux, 20 échantillons de vins AOC Saint-Estèphe pour les 6 dégustateurs professionnels qui constituaient mon jury, les meilleurs vins de chacun étant ensuite re-dégustés en vue de classification. Malgré la diversité des vins présentés, je crois avoir bien perçu la différence de typicité entre ces 2 AOC, qu’ils aient été servis à l’aveugle, au delà de l’impartialité, m’a imposé une concentration efficace.

Les dîners dégustation chez Jean-Mi !

image de dégustation

Régulièrement, de l’ordre d’une fois par mois, quartier du Jardin Public à Bordeaux, Jean-Mi régale sa bande de copains amateurs de vins. C’est un chef, de notre côté, chacun y va de sa bouteille, emballée ou transvasée afin de n’avoir aucun indice. Ici les conditions ne sont pas académiques, on mange, on déguste, et on blague ! Rien de très sérieux en matière de dégustation mais tout de même quel plaisir ! La plupart du temps, car un soir il nous a servi le même vin et s’est amusé avec nos commentaires différents d’une bouteille à l’autre ! Un joli piège dans lequel nous sommes tous tombés, certains sont partis à l’étranger, d’autres dans un encépagement de la vallée du Rhône, ou un millésime bien plus vieux … C’était 2 bouteilles de Mission Haut-Brion 2005, ce soir là, mon égo a pris un bon coup  !

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